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que cette petite, qui a été très gentille après tout, et avec laquelle j’ai été tenu de rester plus qu’évasif… ne garde pas un souvenir équivoque de moi. C’est ma coquetterie ! J’ai eu si peu l’occasion, hélas ! de me présenter à mon avantage, dans la vie…

RAYMOND.

Eh bien, dans ce cas, astiquons ta paire de souliers !… Parce que, vrai !… (À la bonne qui range les verres.) Nathalie, un linge, s’il te plaît, ma grosse… (Il est à genoux par terre, prend un bout de la serviette que lui tend Nathalie et le passe sur les souliers vernis de Maurice qui se laisse faire.) D’abord, ne te fais pas de mousse pour ta mère !… Je connais le patron, c’est la deuxième fois qu’il joue le grand jeu à Madame. Encore quelques jours de chichi, tout s’arrangera.

MAURICE, (entr’ouvrant son veston.)

Je ne sais pas.

RAYMOND.

Tout de même, comme je t’ai dit, il y a eu une de ces scènes, depuis le soir que tu es venu !… Oh ! mais, terrible !… La pauvre femme était à ramasser à la cuiller…

MAURICE.

Je sais !… J’ai mes renseignements personnels… Passe-moi l’autre, tiens, je le remets, décidément.

(Raymond lui remet le premier veston et lui enfilant les manches.)
RAYMOND.

Mais un coup que le ministère sera consolidé, un coup qu’il se sera embêté quinze jours rue de Grenelle… et un coup que…