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corsage rouge. Si la voie est libre et si elle peut monter sans crainte, je ne ferai que la saluer avec le charmant sourire que tu ne me connais pas, quand je passe les poires crassanes. (Il fait le geste.) Sinon, abordage, et je lui fournis des explications et des regrets.

MAURICE.

Tu es le protocole lui-même. Reste avec moi, bien entendu. Je vais faire déguerpir les autres, tu as absolument raison.

RAYMOND.

Mais ça ne va pas paraître bizarre à Aline ?

MAURICE.

Du tout. J’ai dit à Aline que nous avions à parler de maman tous les deux… et du zouave, donc !…

(Il se retourne. Le jockey est en train de faire, près du balcon, des démonstrations mimées aux deux femmes. Il montre en riant Maloute, il témoigne par le geste qu’elle a une belle performance.)
LE JOCKEY.

Solide ! Beaux nichons !

MAURICE.

Mes enfants, je vous demande pardon, mais les affaires sont les affaires. Nous avons à parler et à arranger quelque chose, cet homme et moi.

(Le jockey se verse à boire et trinque avec Maloute.)
ALINE.

Je ne partirai que si tu me jures… mais jurer, ce qui s’appelle jurer… que tu ne me trompes pas. Donne une preuve !