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THYRA, (l’interrompant.)

Je t’en supplie, maman, je désire travailler et je suis en retard. Je vais m’habiller.

GREEN.

Mademoiselle veut-elle que je l’accompagne ?

THYRA.

Non. Préparez ma blouse de travail.

(Elle monte l’escalier intérieur et sort. La mère et la femme de chambre seules.)
MADAME DE MARLIEW.

Vous y comprenez quelque chose ?

GREEN.

Je répète à Madame que Mademoiselle a dû visiter un quartier pauvre !

MADAME DE MARLIEW.

Ce n’est pas possible. Dans ce cas, elle aurait acheté des robes au « Bon Marché » ou à la « Samaritaine », je ne sais pas où, mais elle ne vous aurait pas emprunté une robe. Il faut qu’elle se soit trouvée dépourvue à la dernière minute. Je n’ose pas insister pour le moment : vous avez vu son humeur et cette mine !… Écoutez, Green, je compte absolument sur votre discrétion. Vous connaissez depuis longtemps Mademoiselle Thyra. Vous savez qu’elle est parfois un peu excentrique : il ne faudrait pas que des fantaisies de ce genre arrivent aux oreilles du prince… Enfin, je dis cela pour les domestiques à l’office.

GREEN.

Le nègre a ouvert la porte, en bas. (D’un ton sentencieux.) Mais un nègre peut ne pas faire de