tions, plus ou moins sincères, que, pour ma part, j’entends à mes oreilles depuis quinze ans, et derrière les voix plus autorisées que nous aimons et que nous vénérons.
Si je me trompe, je le ferai en toute honnêteté, et aussi en toute indépendance (il n’y a d’intéressant que de produire sans s’occuper du résultat), persuadé, par ma propre sincérité, qu’en matière dramatique j’ai apporté des œuvres bonnes ou mauvaises — c’est un autre point de vue — mais à coup sûr les plus idéalistes, les plus droites et peut-être aussi les plus morales, de ces dernières années. Je le dis comme je le pense… Au bout du compte, c’est l’ensemble de ces pièces et de ces personnages qui sera peut-être intéressant.
J’ai devant moi des sujets tout tracés, de quoi alimenter de longues années encore de ma vie. Chaque pièce viendra à son heure ; il faut écrire ce que l’on a l’envie impérieuse ou distraite d’écrire.
Je serai peut-être impuissant à réaliser mon espoir dignement, mais je peindrai jusqu’à l’amour dans le peuple et même chez des cœurs bourgeois. Je dirai l’amour dans tous les cœurs. Et j’estime que je fais œuvre saine et robuste si cette œuvre émane au fond d’un esprit d’idéalisme passionné. Je vais même paraître plus présomptueux encore ! Je suis sûr que tout ce que j’ai écrit doit térnoigner de cette recherche de beauté à travers le jardin des âmes, et que tout y clame la pitié, la forme la plus haute de la justice. J’ai pitié de tout ce qui souffre, de toutes les forces écrasées, je hais les hypocrites, les opportunistes, les oppresseurs. J’aime la France de la liberté et de la pensée généreuse. Je crois au peuple ; à l’affran-