Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le personnel était habitué… On se taisait en écoutant, comme on écoute rouler un orage…

ARTACHEFF.

Je le trouvais, d’ailleurs, lui, sec, hautain, insupportable…

CORNEAU.

Oui, c’est un bienfait… mais n’empêche que la voilà qui fiche le camp ! Nous y sommes pour quelque chose, d’ailleurs ! Ah ! le lui avons-nous assez débiné, son prince italien.

ARTACHEFF.

Mais nous n’avons pas eu cette importance, Corneau !…

CORNEAU, (exprès, continuant.)

Ah ! les amis !… C’est à nous toujours que l’on doit la plupart des ruptures, la plupart des solitudes !…

ARTACHEFF.

Il est odieux, ce Corneau !

OSTERWOOD.

Il vous rend peut-être justice !

LEPAGE.

Nous connaissons le couplet ! Rengaine ton paradoxe, petit Corneau !…

OSTERWOOD.

Il n’y a de vrai que ce qui est paradoxal !

CORNEAU.

Ne me conspuez pas ; vous savez que je dis la vérité ! La vue de l’amour triomphant nous agace, nous le préférons instinctivement dans sa chute !