Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soulier, s’il vous plaît ? (Elle pose le pied sur un pan de ruines.) J’adore ces noms de cousin et de cousine que nous nous redonnons après tant d’années d’absence, car je n’ai pas eu de vos nouvelles durant dix ans ; d’ailleurs, vous nous avez tous abandonnés ! Je parlais de vous, le mois dernier, à Vicence, avec votre oncle et…

PHILIPPE.

Oh ! évitons de rappeler ma famille, je vous en prie !

LA DUCHESSE D’OSQUE.

Alors, parlons de votre petite amie ? Nous avons bien le temps de rejoindre Son Altesse. Vous n’avez pas idée comme c’est pittoresque, pour quelqu’un qui passe, cette alliance du vieux sang italien avec la jeune esthète tartare ou moldave.

(À ce moment Allégra repasse. Elle chantonne et joue exprès avec son écharpe. En passant devant Philippe elle lui lance la boîte d’allumettes, en riant d’une façon un peu équivoque.)
ALLÉGRA.

Merci, carissimo, pour le feu !

(Elle s’en va rejoindre les autres en sifflotant. La duchesse d’Osque rit.)
PHILIPPE.

Pourquoi rions-nous ?

LA DUCHESSE D’OSQUE.

Débauché !

PHILIPPE.

Je ne comprends pas…

LA DUCHESSE D’OSQUE.

Jusqu’à quand, Phihppe, cette vie va-t-elle durer ?