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n’est-ce pas ?… Vous achèterez en passant des roses rouges chez le fleuriste, le plus rouge possible, avec de longues tiges… Vous, Yoro (Le valet de pied sort sur un signe.), dites au maître d’hôtel qu’on me servira ici du caviar, du champagne… allez, et personne, n’est-ce pas ?… Ah ! j’oubliais la manucure… Téléphonez à la manucure. Non, Green le fera, n’est-ce pas, Green ? (À Yoro.) Sortez.

GREEN.

La manucure et le coiffeur, mademoiselle.

THYRA.

Non, je m’ébourifferai toute seule, je m’arrangerai seule. Il faut que je sois un amour ce soir… Je veux être belle, radieuse ! radieuse !… (Elle étire les bras.) Green, allez me chercher mes deux costumes de Salomé, les deux avec les coiffes, celle de corail et…

GREEN.

Mademoiselle les a mises dans le grand coffre avec les costumes anciens.

THYRA.

C’est vrai. Eh bien, sortez-les, sortez-les (Green va à droite à un coffre oriental et sort les robes. Elle tire elle-même les rideaux par où filtrait un peu de lumière.) Vous m’apporterez tout ce qu’il faut pour le maquillage, ici, devant la psyché, sur cette table…

GREEN, (apportant les costumes.)

Mademoiselle s’habillera ici ?

THYRA.

Oui, ici. Je veux prendre tout mon temps, je veux être méticuleusement belle et je sens que je