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KETTY.

Mais je ne le sais pas moi-même, monsieur.

ARMAURY.

C’est juste. Vous allez le savoir dans quelques instants… Ici, rien à redouter non plus. Je suis seul dans mon cabinet de travail. J’ai renvoyé naturellement mon secrétaire et mon garçon de bureau… personne ne peut monter… L’auto est commandée à quatre heures précises, et le chauffeur ne sait pas du tout, bien entendu, s’il s’agit seulement de dépasser Pontoise… Regarde, j’ai acheté comme un collégien, avenue de l’Opéra, cette valise qui n’est guère plus grande que la tienne, mais qui sera bien suffisante pour atteindre où nous allons. Maintenant, dernières instructions : Ketty, tenez, prenez les deux valises, voulez-vous ? et mettez-les tout de suite dans le corridor, là… (Il ouvre la porte de gauche.) Quand je vous le dirai, vous les descendrez par l’escalier de service qui se trouve au fond. Vous voyez la porte, là-bas… Vous les descendrez par cet escalier et vous les mettrez sur l’auto ! vous direz au chauffeur, de ma part, d’avancer de quelques mètres sur le quai et je vous rejoindrai là…

DIANE.

Pourquoi cette précaution ?

ARMAURY.

Pour le concierge, afin qu’il ne puisse pas fournir de renseignements quand on viendra ensuite l’interroger ; allez, Ketty, demeurez quelques minutes dans la petite pièce à droite, là, par le corridor. (Il la conduit à la porte de la pièce désignée dans le couloir.) Je vous appellerai… Tenez…

(Ketty prend le sac, les couvertures.)