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ponsable, nos relations, à toutes deux, ont précédé les siennes.

LA DUCHESSE.

Ne vous excusez pas, vous avez péché, comme nous, par inadvertance… pas plus que nous !…

MADAME ARMAURY, (se levant.)

J’ai les jambes peu solides.

LA DUCHESSE.

Je compatis profondément, chère Madame…

MADAME ARMAURY.

Bah ! moi, ce n’est pas la même chose que vous ! Il y a deux catastrophes… la mienne est moins grave… Oh !… d’ailleurs, je ne suis pas embarrassée de ma personne… je ne suis pas une pleurarde, moi. Seulement, tout de même, on a beau être solide…

LA DUCHESSE.

Voulez-vous que je vous fasse chercher une voiture ?

MADAME ARMAURY.

C’est inutile… j’ai la mienne en bas…

LE DUC, (comme s’il craignait d’avoir oublié l’essentiel.)

Et surtout, qu’il n’aille pas se mettre en tête qu’il me doit une réparation… ni même une explication. Sa disparition et son silence ne seront pas une dernière lâcheté. Si je vous dis cela, c’est qu’on ne sait pas où va se nicher l’amour-propre de certains hommes ! En ce qui concerne la rupture de nos relations, si l’on s’en inquiète, nous trouverons des motifs d’offenses plausibles… et, quant à mon fils, Gaston, comme je le connais, et qu’il serait capable, celui-là, d’aller lui cracher au visage, nous ne lui dévoilerons rien. (Il s’arrête.) Allez.