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LE DUC.

Ce soir… ce soir… (Gaston sort. Le duc et la duchesse seuls. Mouvement de la duchesse.) Je vous en prie, je sais ce que j’ai à faire…

LA DUCHESSE.

Mais si, par hasard, elle ne se doute de rien, ne soyez pas trop brutal !

LE DUC.

Allons donc, ma chère, ces gens-là ont depuis longtemps approfondi leur propre moralité ! Et si cette femme ne connaît pas la faute entière de son mari, du moins elle n’ignore pas qu’il en était capable. Ne soyons pas plus longtemps des imbéciles ! Nous avons été cambriolés purement et simplement par des gens douteux avec lesquels nous n’aurions jamais dû nous commettre. En les exécutant, d’ailleurs, je ne me livrerai à aucun écart. N’ayons qu’un but désormais : sauver Dianette. Il faut que j’agisse en chirurgien. Restez ou ne restez pas, comme vous le voudrez, mais ne vous interposez pas.

LA DUCHESSE.

Je ne ferai que vous assister.

(Le duc sonne.)
LE DUC, (serrant les dents.)

Ce n’est pas lui, mais c’est déjà un peu comme si c’était lui !… Ça fait du bien ! (Il ouvre vigoureusement la porte du petit salon.) Entrez, Madame.

(Entre Madame Armaury : elle s’avance, souriante, la main tendue, et va directement à la duchesse.)