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çais quelque chose d’extraordinaire. (Il s’avance vers Diane en riant.) J’ai gagné ma philippine… tu ne te rappelles donc pas… hier au déjeuner ? Reviens à toi, Dianette, et paye.

(Il lui tend la joue.)
DIANE.

Ah ! oui… Je n’y pensais plus…

GASTON.

Je serais bien monté ce matin dans ta chambre, te faire la blague, mais on m’a dit que tu étais malade. Qu’est-ce qu’elle a eu, notre gosse nationale ? Ce n’est pas sérieux.

LA DUCHESSE.

Non, non, des maux de tête, une migraine.

GASTON.

Pauv’ tit bichon ! Je te trouve mauvaise mine d’ailleurs… (Il contemple leur gêne.) Dites donc, ce n’est pas une farce ?… C’est que vous avez tous les trois un air de circonstance, si j’ose m’exprimer ainsi !… Un beau parti ?

LE DUC.

Tu divagues ! Nous sommes simplement ennuyés de la santé de ta sœur.

GASTON.

C’est votre faute aussi !… Quand on voit, à trois heures de l’après-midi, une jeune fille flanquée de ses parents… et les yeux rouges encore, voyons, ce sont les suppositions les plus élémentaires ? (Riant avec tact.) Du reste, ça ne me regarde pas ; mettez que je n’ai rien dit. Au fait, papa, vous savez que je préside, demain soir, le dîner de la jeunesse royaliste. Je suis chargé de vous inviter : du moins, si vous voulez leur faire