Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’AUTRE.


Là… je crois… un ordre à donner…Je le savais.
Je m’excuse d’interrompre ce tête-à-tête.
Il faut en hâte que je parle à Mary.

LUI.


Il faut en hâte que je parle à Mary.Faites.

L’AUTRE.


Quant à nous Monsieur, nous sommes de ces gens
qui peuvent trouver l’heure et le moment qu’ils veulent
pour prolonger une rencontre dont le temps
n’est pas venu… Plus tard, lorsque nous serons seuls.

LUI.


Mais nous le sommes.

L’AUTRE.


Mais nous le sommes.Non. Du moins pas à mon gré.

LUI.


Mais au mien.

L’AUTRE.


Mais au mien.Eh bien donc, Monsieur, vous permettez ?
Je vous laisse comme je vous ai trouvé : seul.

(Il se dirige au fond vers la chambre. Il y entre. On voit par la porte ouverte de vives lumière. Il s’enferme.)


Scène III


LUI, L’OMBRE

LUI, (maintenant que cette silhouette confuse d’homme en habit de soirée a disparu, il s’assied soulagé.)


Seul ! Le mot a sonné comme un défi… Pourtant,
pourtant personne autre que moi, ne peut te voir,
ni te heurter, présence éparse dans le soir !…

(Il se retourne)