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mettez de faire bien du tapage, mon jeune ami…

(Il s’avance, dédaigneux, la poitrine en avant, les mains dans les poches. Diane le suit précipitamment.)
GASTON.

Ah ! te voilà, toi… Diane, tu vas me suivre immédiatement.

DIANE.

Je n’obéis pas aux ordres donnés.

GASTON.

Monsieur, je vous somme de nous la rendre.

ARMAURY.

Quand nous serons seuls, je vous accorderai toutes les explications voulues… Pas ici… pas en présence de ces deux femmes…

GASTON.

Oh ! il ne s’agit plus d’explications. Une dernière fois, voulez-vous laisser partir ma sœur ?…

ARMAURY, (carrément.)

Elle vient de vous répondre pour moi — pour nous deux.

GASTON.

Alors, voulez-vous au moins me rendre raison… refusez-vous toujours une rencontre ?

ARMAURY, (haussant les épaules.)

Parfaitement, je refuse…

GASTON.

Eh bien, donc, vous l’aurez voulu… (Il se retourne vers lui. Il tire rapidement de la poche de son smoking un revolver et le braque. Les deux femmes ont un cri simultané et, d’un même élan, se précipitent devant Armaury en le couvrant de leurs corps. Gaston,