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GASTON.

Pardon de vous déranger, mon cher. Je passais sur le quai Malaquais, et j’ai pensé à vous transmettre une invitation des de Ligne pour dimanche à Rambouillet. Voulez-vous venir tirer quelques faisans ?

ARMAURY, (tendant des cigarettes à Gaston.)

Mais certainement, avec plaisir, si je suis libre.

FANNY, (exprès.)

Débarrassez-vous de votre chapeau. Monsieur Gaston… (Elle prend le haut de forme.) Vous avez bien quelques minutes…

ARMAURY, (bas, à sa femme.)

Pourquoi le fais-tu rester… donne-moi cette clef.

FANNY, (bas.)

Non… (Haut.) Vous aimez beaucoup la chasse ?

GASTON.

La chasse… oui… ce qui me dégoûte, c’est le tir aux pigeons… Vous comprenez, il y a une nuance dans la sauvagerie.

FANNY.

Dans la vie, tout est affaire de nuances.

GASTON.

J’ignorais complètement que Madame Armaury vous aidât quelquefois dans vos travaux.

FANNY.

Du feu ? Là.

(Elle désigne l’allumeur électrique et Gaston y va.)
GASTON, (qui, en passant, désigne la table de travail.)

Alors, c’est là, sur ce bureau, que tant de belles éloquences improvisées…