Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UNE VOIX.

Oh ! l’habitude !

GRÂCE.

Tenez, entrez donc une seconde, mademoiselle Aimée, que je vous donne un brin de muguet… C’est le 1er  mai. Cela équivaut à un souhait de bonheur…



Scène V


GRÂCE, MADEMOISELLE AIMÉE

MADEMOISELLE AIMÉE.

Vous êtes bien aimable… C’est gentil, chez vous.

GRÂCE, (lui accrochant un brin de muguet au corsage.)

Voilà, voisine… Je vous souhaite d’être heureuse… Vous le méritez… Vous êtes une petite figure très touchante… et je me sens un peu d’amitié pour vous… Vous permettez ?

MADEMOISELLE AIMÉE.

Mais je vous en remercie, madame, et je bénis mon palier de m’avoir procuré une voisine comme vous…

GRÂCE.

Combien d’étages montez-vous, en moyenne, par jour, à ce métier…

MADEMOISELLE AIMÉE.

Une soixantaine environ… Les pauvres gens habitent si près du ciel. Évidemment, c’est quelquefois pénible… Mais je ne me plains pas.