Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soir… lorsque j’ai le cœur à d’autres chansons !… Dieu ! quelle existence !… quel spleen !… je ne suis entourée que de grossiers parasites, comme les pires cocottes n’en ont pas !…

BOUDIER.

Mais non, mais non ! L’ami que vous cherchez, vous l’avez près de vous et vous ne le connaissez pas !… Ah c’est trop bête, à la fin !… Vous vous fuyez tous les deux, sans savoir… Ma foi, tant pis ! Il ne sera pas dit que je serai parti sans avoir été utile à votre bonheur à l’un comme à l’autre ! Je vends la mèche.

ROSINE.

Qu’est-ce que vous vendez ? Quoi ?…

BOUDIER, (emballé.)

La mèche. Je n’ai pas le droit de passer à côté d’une aussi bonne action.

ROSINE.

Mais qu’est-ce que vous avez à parler tout seul comme ça ?… Ça va durer longtemps ?

BOUDIER.

Me promettez-vous, me jurez-vous de garder pour vous ce que je vais vous dire, d’en faire votre profit ?

ROSINE.

Mais oui, je jure… Que se passe-t-il ? Quoi ?… Vous m’effrayez !…

BOUDIER.

Eh bien, il y a un grand mystère dans la vie de