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mufles ! certes, la vie en abonde, madame !… Mais vous, au moins, vous avez près de vous un cœur d’or, mon bon compatriote Meireuil. C’est quelque chose dans les mauvaises heures qu’on traverse de sentir un appui…

ROSINE, (l’interrompant.)

Poliche ! Ah ! là, là ! C’est trouvé. Il ne vaut pas mieux que les autres… s’il ne vaut pas pis ! Un gros plein de soupe, comme on dit dans le peuple, toujours à moitié ivre, un gros bourdon qui embête mes amis et qu’on trouve toujours aux heures où l’on n’a pas besoin de lui.

BOUDIER.

Oh ! madame ! madame ! Que dites-vous là ?

ROSINE.

Parfaitement !… Ça vous déplaît ?… Si vous ne vouliez pas entendre ce que je pense de Poliche, vous n’aviez qu’à ne pas m’en faire un éloge intempestif !…

BOUDIER.

C’est lui qui paiera les pots cassés, je le vois… Un garçon charmant et bien délicat, allez !…

ROSINE.

Ah çà ! mais qu’est-ce qui vous prend, avec Poliche ! Vous le choisissez bien, votre exemple et votre tampon !… Si quelqu’un a dû se faire une réputation, grâce à une femme trop complaisante, c’est bien celui-là !… une sale réputation, je le reconnais… mais, en fin de compte, c’est moi tout de même qui en pâtis. Et il n’a même pas eu le