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Scène VIII


ROSINE, BOUDIER

ROSINE, (le vase dans ses mains.)

Je… je… (Elle se décide à reposer le vase sur la table.) vous demande pardon… mais je ne reçois pas…

BOUDIER, (le sourire aux lèvres.)

Veuillez m’excuser… Je bavardais avec Didier qui m’a retenu, et, comme il venait de me dire que vous étiez rentrée, je n’ai pas voulu quitter Paris sans vous avoir remerciée de l’accueil gracieux que vous m’avez réservé… de la façon vraiment délicieuse dont…

ROSINE, (lui tournant le dos.)

C’est ça, c’est ça !…

BOUDIER.

Vous êtes souffrante, madame ? Vous avez l’air oppressée.

ROSINE, (hors d’elle.)

Oui ! J’ai une rage… de dents.

BOUDIER.

Oh ! je vous plains bien sincèrement ! Ce sont de petites misères auxquelles les gens compatissent peu d’ordinaire ! Rien ne fait plus souffrir. Et, quand on est passé par là… Voulez-vous un conseil ?

ROSINE.

Non, monsieur ! Non, monsieur ! Non, monsieur !