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SAINT-VAST.

Vous pourriez tout de même me donner quelques tuyaux… Je crains de faire à chaque instant des gaffes terribles. Je ne connais Madame de Rinck que d’hier, ses amis que d’aujourd’hui, je puis commettre des impairs à tout bout de champ, vous comprenez ? D’autant plus que cela m’a l’air assez difficile de s’y reconnaître ! Voyons, Madame de Rinck est bien la femme du grand marchand d’eau dentifrice ?

BOUDIER.

Oui, monsieur. Son mari est mort, il y a deux ou trois ans, en lui laissant une grosse fortune ; c’est tout ce que je sais d’elle… car, je vous le répète, je suis aussi nouveau venu que vous dans ce petit groupe. Mon vieil ami Meireuil, que j’ai beaucoup connu à Lyon et que la vie parisienne, à mon grand étonnement, a transformé de façon si radicale, mon vieil ami Meireuil a bien voulu me présenter à Madame de Rinck.

SAINT-VAST, (insistant.)

Sa meilleure amie ?

BOUDIER.

Je le crois. Cette dame m’a accueilli aimablement, avec bonne grâce. Ma foi, c’est tout ce que j’en ai retenu, et tout ce que j’y ai compris, d’ailleurs !… car la vie de province ferme un peu nos esprits aux subtilités du monde parisien… Ce n’est donc pas moi qui pourrai vous renseigner. Ce que je sais, c’est qu’elle est fort riche. Le mari a fait fortune dans cette eau dentifrice.