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déraisonnes… Monsieur Lechâtelier t’expliquera lui-même.

CLAUDE.

Oh ! pourquoi ?… Je ne lui dirai rien à cet homme. Je lui dois tout… Maintenant, qu’est-ce que tu veux que je lui dise ?… Et puis, quoi ? En somme, il a été bon… Tout le monde a été bon pour moi. De quoi est-ce que je me plaindrais ?… Et quand tu me quitterais, je ne pourrais encore que te remercier de m’avoir honoré… et d’avoir partagé ma vie, ma sale vie, commune, bête, si bête !… Mais aussi pourquoi as-tu cru que tu pourrais… Je te le disais bien, moi !…

GRÂCE, (avec désespoir.)

Ah ! tiens, au lieu de déraisonner comme cela, voyons, Claude, installe-toi là… et mange ton déjeuner… Tu vois que je l’ai préparé moi-même comme d’habitude… ton jambon… ta galantine… Eh bien, moi qui voulais te faire une surprise !… C’est réussi…

(Il se laisse faire, s’installe.)
CLAUDE.

Merci… merci… C’est vrai…

GRÂCE.

Allons, souris.

CLAUDE, (la regardant doucement, avec amour, en essayant de sourire.)

Mimite !… mimite !… (Puis cela s’achève en sanglots.) Il ne faut pas me quitter… jamais… vois-tu…