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NEKLUDOFF.

C’est une affaire de temps, seulement… d’un peu de temps.

MISSY.

Je ne sais, peut-être est-ce pour toujours que je vous perds…

NEKLUDOFF.

Missy !

MISSY.

Je ne sais, j’ai le pressentiment que je vous perds peut-être en cette minute pour toujours… Mais cela ne fait rien… J’ai l'âme très russe, vous me connaissez… Si nous devons nous revoir un jour, je vous aurai patiemment attendu, et avec joie, ayant la conscience que vous accomplissez quelque chose de nécessaire. Si non, je ne vous en voudrai jamais… et puisque c’est ma parole que vous me redemandez…

NEKLUDOFF, vivement.

Pour un temps seulement.

MISSY, reprenant avec autorité.

Puisque c’est ma parole que vous me redemandez, tenez, voici ma bague de fiançailles… elle n’est plus à moi.

(Elle retire une bague de sa main.)
NEKLUDOFF.

Ma petite Missy !…