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IRÈNE.

Ne passe pas ! Que veux-tu faire ? Tu as la coupable sous la main…

RICHARD.

Père !

RYSBERGUE.

Je suis maître de ma vie et de mon honneur !

RICHARD, (l’entraînant.)

Ton honneur ? tu veux dire le nôtre ! Père, ce n’est pas de ton âge, ni de ton rang, de te colleter avec cet individu. Ressaisis ta dignité : tu seras vengé…

RYSBERGUE.

Je n’en céderai la joie à personne… Ah ! la canaille !… Attends un peu, que je le prenne à la gorge, et…

(Il s’élance. Irène, épouvantée, contre la porte.)
IRÈNE.

Pas lui… pas lui !… C’est moi qui t’ai trompé, Jacques. C’est moi que tu dois accabler de ta colère. Pourquoi ne le fais-tu pas ? Pourquoi n’as-tu pas même un cri, une insulte pour celle qui te trahit ?

RYSBERGUE.

Comment oses-tu, malheureuse !…

IRÈNE.

Eh oui ! je dis que, s’il te restait l’ombre d’amour pour moi, tu m’aurais, depuis cinq minutes, jetée