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PAULOT.

Père doit ignorer, dis-tu ?

RICHARD.

Il faut à tout prix lui éviter cette émotion, et les conséquences en seraient trop graves. De plus, la chose doit, tu entends ? doit être réglée de lui à moi. Si je me confie à toi, petit, cest que j’ai besoin d’un confident. Ce me serait dur de garder pour moi seul, sans un témoin, la responsabilité de ce qui va se passer. On est des amis, pas vrai ?… et puis aussi, on est des frères. Ça ne s’oublie pas dans les moments graves. Et on ne sait jamais ce qui peut arriver.

PAULOT, (les yeux dans les yeux.)

À ce point-là ?

RICHARD, (hochant la tête.)

À ce point-là.

(Silence. On voit que Paulot réfléchit ; puis il baisse les yeux.)
PAULOT, (sur ses cahiers, simplement.)

Bien.

RICHARD, (se balançant toujours, tout en agitant nerveusement sa cigarette.)

Voilà.

PAULOT.

Bien.

RICHARD, (après un silence.)

Je t’affirme, Paulot, que tu peux t’en rappor-