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RICHARD.

On les fuit ?

LIGNIÈRES, doucement.

Mais on y songe.

PAULOT, rentrant un livre à la main.

Tiens voilà.

LOUIS.

Lis toi-même, j’ai confiance… mais ne triche pas.

PAULOT, lisant.

« Ces oiseaux vivent des fleurs de là-bas, de leurs sucs brûlants et acres, en réalité de poisons qui semblent leur donner leur âpre cri et l’éternelle agitation de leurs mouvements colériques, et aussi ces reflets étranges… or, acier, pierres précieuses. La vie chez cette flamme ailée, est si brûlante, si intense, qu’elle brave tous les poisons… Tête basse, il plonge du poignard de son bec au fond d’une fleur, puis d’une autre, en tirant les sucs… parfois emporté de furie, contre qui ? contre une fleur déjà dévastée à qui il ne pardonne pas de ne pas l’avoir attendu… »

LOUIS.

Bigre ! Il en a une santé cet oiseau-là !… Enfin, tiens, voilà vingt sous, mais il faut que je vérifie… je sens que tu as triché.

(À ce moment, la sonnerie du téléphone.)
RICHARD, décrochant l'appareil.

Allô… allô… Vous demandez ! Ah ? pour un renseignement… alors téléphonez à notre siège cen-