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ANDRÉ.

Est-elle gentille !… Il faudra venir me voir… Venez chez moi demain dans l’après-midi, à deux heures.

GYSÈLE, feuilletant une partition.

Quelle est cette partition ? Il y a de la musique dans votre pièce ?

ANDRÉ.

Je ne sais pas… Dites… demain ?… Qu’est-ce que vous faites dans la journée ?… Vous n’êtes pas très libre, peut-être ?

GYSÈLE.

Oh ! je suis complètement indépendante. Personne n’a à me demander compte de mes actes.

ANDRÉ.

Alors ?

GYSÈLE.

Ah ! il y a de la musique. Est-ce madame Valgy qui chante ?

ANDRÉ.

Non, elle danse.

GYSÈLE.

Vous savez qu’on nous regarde, à côté.

ANDRÉ.

Ça ne fait rien. Nous ne faisons rien de mal, n’est-ce pas ?

GYSÈLE.

De quoi avons-nous l’air ? (Rires au fond.) Vous entendez ?… On se fiche de nous.

ANDRÉ.

Eh bien, quoi ? Regardez mon air dégagé… Faites de même… c’est un ton à prendre. Supposez que je vous dise : « Je vous aime », écoutez comme je dirais ça dans les dents… personne n’y verrait rien… Je vous aime, je vous aime, je vous aime…

GYSÈLE.

Oui, mais vous ne me le dites pas.