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la scène du deux. En voilà une qui commence à nous raser !…

PAULETTE.

Et la coupure ?… Il serait temps de la faire, cette coupure !…

ANDRÉ.

Oui… après. On coupe toujours bien assez tôt !

SICAULT, arrangeant.

La mise en scène… Une chaise là…

(Le directeur a disparu.)
GILLET, à Bouyou.

Qu’est-ce que c’est que ce livre que tu trimballes sous le bras ?

BOUYOU.

Je ne sais pas… On me l’a prêté.

GILLET.

Elle est étonnante cette petite !… Tout ce qu’elle trouve chez ses amis elle le chipe… Et ce qu’elle en a de petits amis !… On lui envoie tous les jours dans sa loge, les uns des caisses de pruneaux, les autres des lampes à pétrole… C’est ainsi qu’on l’entretient, cette petite. Tenez, elle n’a pas couché chez elle, eh bien, ce matin, il a fallu qu’elle chipe ce livre… (Il le prend.) La chasse aux fauves.

ANDRÉ.

Bigre !… C’était un dompteur…

SICAULT, finissant la plantation.

Le canapé par ici…

GILLET, à Bouyou.

En somme, pourquoi t’appelle-t-on Petit Bouyou ?

BOUYOU.

Parce que je dis comme ça bouyou au lieu de bonjour… Ça m’est resté.

VOIRON, sur le devant du théâtre, en se protégeant de la lumière de la rampe avec le bras.

Quel beau théâtre, tout de même !… Regarde-moi ça… Quelle salle !…