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ACTE II
À Sainl-Meilhan. — Résidence sans grand style, bâtie sous la Restauration. — Une grande pièce du rez-de-chaussée, donnant, par une large porte-fenêtre en fer forgé, comme une grille avec vitres, sur un perron et sur un long parc feuillu à peine un peu roux déjà. — La pièce est vaste, gaie et froide ; habilement modernisée, dans les détails, par des mains de femme. À droite et à gauche, portes. Piano à queue. Grande cheminée ancienne, arrangée à l’anglaise, à gauche. — Les meubles sont jolis.
Le rideau se lève sur une scène d’intimité deux mois après le premier acte. À gauche, Isabelle et madame Heiman, près d’une petite table où il y a des boissons. À droite, à distance, Georges tape avec un marteau sur quelque chose qu’on ne distingue pas très bien ; et au milieu d’eux, sur un pouf, face au public, complètement isolée : Jeannine. Elle se ronge un peu les ongles. Elle a un petit polo sur la tête et une cravate rouge.
Scène PREMIÈRE
GEORGES, ISABELLE, MADAME HEIMAN, JEANNINE.
GEORGES.
Quatre heures, déjà ! Comme nous avons déjeuné tard.
ISABELLE.
Et vous n’avez pas encore travaillé aujourd’hui ?
GEORGES.
Chiche ! J’y vais.
ISABELLE, à Madame Heiman.
De la glace ?
MADAME HEIMAN.
Merci. Maintenant on n’en a guère plus besoin… Comme c’est joli toute cette descente vers l’Oise, d’ici !