de tout dans ma vie ? Je sais bien, à la place j’éprouverais aussi ce petit sentiment de jalousie mais, ma chérie, ma chérie, peux-tu penser !… Tournez votre figure par ici… Est-ce que je ne l’aime pas plus que tout au monde !
Oh ! tu dis ça, tu dis ça !
As-tu besoin que je te le répète, enfant.
Si j’étais sûre de cela, au moins, bien sûre ! Tu m’aimes plus que tout au monde ? Songe bien à ce que tu dis.
Ah ! quand ma vie ne l’aurait pas prouvé, quand je ne t’aurais pas donné la becquée jour par jour, ne peux-tu lire en cette minute dans mes yeux que c’est toi l’adorée ! Ne sais-tu pas que c’est ta faute s’il ne reste plus rien pour les autres ?
Plus rien ?
Parole, va, pas grand’chose ! Tiens, je suis flattée au fond, de cet acte de jalousie ; j’y comptais un peu, je te dirai. (Elle rit.) Embrasse… Ô Ninette, s’il avait fallu pour t’épargner une grande peine quelconque, sacrifier ce mariage, je n’aurais pas hésité.
Ah ! Sacrifier à moi, rien que pour moi ? Et cependant, c’est ton bonheur ce mariage ! Je dois te paraître bien égoïste en ce moment, hein, Isabelle ?… C’est ton bonheur ?
Voyons, comprends… Il y a des choses embarrassantes… beaucoup plus difficiles à expliquer à une petite fille qu’à d’autres.