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LE DOMESTIQUE.

Il reste encore les parents de monsieur et trois ou quatre personnes. Il y a aussi la mère de mademoiselle Thérèse qui attend madame dans le petit salon.

ISABELLE.

Bien. Nous allons renvoyer le tout. (Aux autres.) Passons, voulez-vous. (Georges passe le premier.)

MADAME HEIMAN, montrant Jeannine qu’elle voit de dos, à une table, comme plongée dans la contemplation de photographies.

Regardez-la. Est-elle jolie dans cette pose !

ISABELLE, appelant.

Jeannine !

MADAME HEIMAN.

Elle est plongée dans la contemplation de Saint-Meilhan. Elle n’entend pas.

ISABELLE.

Elle fait semblant de ne pas entendre.

MADAME HEIMAN.

Attendez !

ISABELLE.

Oh ! vous allez lui faire peur.

MADAME HEIMAN, s’approche à pas de loup de Jeannine et lui met la main sur les yeux.

Coucou ! (Elle retire brusquement les mains.) Oh ! vous pleurez, mademoiselle ?

ISABELLE.

Elle pleure ?

MADAME HEIMAN, gênée.

Mais oui, elle pleure ! Oh ! je vous demande pardon, mademoiselle… je ne savais pas…

ISABELLE, vivement.

Ce n’est rien, ce n’est rien. Ne vous en occupez pas.

MADAME HEIMAN.

L’émotion de la journée sans doute.