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ANDRÉ.

C’est que c’est vrai !

(Elles éclatent toutes deux.)
VALGY.

Bêta !… Le bêta !… (Elle va à un vase de fleurs, y trempe son mouchoir et se frotte la peau à l’endroit de la marque.) Il y a coupé !… Il y a coupé !

(Elle lui montre son mouchoir devenu tout bleu. Elles se courbent de rire.)
ANDRÉ.

Ah ! c’est d’un goût !… d’un esprit !… Mes félicitations !… Tout à fait spirituel !

VALGY, ne cessant pas de pouffer.

Que veux-tu, on fait ce qu’on peut ! On n’est pas des princes !



Scène V


Les Mêmes, GENEVIÈVE.

GENEVIÈVE, rentrant, une dépêche à la main.

Tiens, une dépêche pour !…

(Elle s’arrête, interdite devant Valgy dépoitraillée.)
VALGY, à Bouyou, entre les dents.

Tableau !

(Elle se retourne précipitamment vers la glace.)
ANDRÉ, prenant le bras de Geneviève, qui s’est redressée pour sortir. Bas.

Reste… Je te demande de rester… Tu verras ce qui va se passer… (Haut, à Valgy qui s’arrange de l’air le plus naturel qu’elle peut, et à Bouyou qui s’est levée.) Mesdemoiselles… je suis désolé de ne pas vous retenir, mais il faut, maintenant, que je passe à des choses… intéressantes… (Il a martelé les mots. Un temps. Silence.) Vous connaissez le chemin ?

(Les deux amies se consultent du regard.)