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SERGE.

D’ailleurs, ne va pas t’imaginer que j’ai manigancé cette histoire pour entrer dans la place, je te l’ai dit, c’est uniquement pour embêter un peu papa. Oh ! la joie de me trouver nez à nez avec le cher homme… J’adore lui faire des blagues.

ZAKI.

Je le sais bien !… Tu lui en fais de célèbres et, d’ailleurs, vous avez toujours vécu comme chien et chat !

SERGE.

Crois-tu, quel cachottier tout de même ! À son âge, avoir une petite poule discrète en banlieue…

ZAKI.

Et de vingt ans, encore !… À moins que Mercadier ne t’ait menti… Ton père ne désarmera jamais ! Ton chauffeur et le sien doivent être en train de s’aborder à la porte ; ce qu’ils doivent dégoiser !

SERGE.

Pourquoi ?… un extra que j’ai depuis quinze jours ! Il ne connaît pas mon père.

ZAKI.

C’est égal ! Rien qu’à la façon dont tu lui as crié tout à l’heure : « Albert, suivez cette carriole de loufoque, à cinquante mètres derrière, et…

(Il s’arrête net.)
GABRIELLE, (rentrant.)

Voici, Monsieur.

SERGE.

Mille fois aimable, Madame. C’est un mètre ou deux mètres ?