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LE DUC.

Rassurez-vous ! Nous ne partirons que la nuit tombée. Nous allons dîner à Armenonville.

BIANCA.

Je vais l’appeler.

LE DUC, (courtois.)

Mais pas du tout… je vous en prie… Ne la dérangez pas… Remettez-vous à vos ouvrages, j’y tiens.

BIANCA, (se rasseyant.)

Alors, puisque nous sommes seuls un instant, permettez, duc, que nous laissions les préjugés et les pudeurs et que, franchement, je vous pose certaines questions.

LE DUC.

Mais je vous en prie ! Nul plus que moi ne méprise les préjugés.

BIANCA.

Vous comptez l’emmener tout de suite en voyage ? Avez-vous fixé votre itinéraire ?

LE DUC.

Non, le choix n’est pas fait : peut-être la Spezzia… oui, en Italie… peut-être dans ma propriété de Portos, au pied des Pyrénées… Peut-être dans celle de Chantilly, simplement… Elle n’a qu’à décider et commander…

BIANCA.

Vous voyagez en auto découverte ? Vous veillerez à ce qu’elle s’emmitoufle bien. Elle est un peu délicate des bronches.

LE DUC, (petite sollicitude indulgente et narquoise.)

J’y veillerai, chère Madame Cordier. Avez-vous d’autres recommandations à me faire ? Je les sui-