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celle que vous pourriez supposer d’après les exclamations dont la…

JEANNE, (l’interrompant.)

Laissez, Monsieur Levasseur. Les deux ou trois cris que j’ai entendus m’ont assez édifiée pour comprendre que, d’une part, Madame s’opposait nettement à votre idée, que Monsieur votre fils hésitait entre ses deux parents, mais que vous, Monsieur Levasseur, vous teniez bon. Cela me suffit. Puisque le père de Paul a dans l’idée de le reconnaître, je ne veux pas laisser perdre à mon fils une chance pareille et un bonheur qu’il vient de m’annoncer en bas avec de vraies larmes de reconnaissance. Moi, je ne compte pas là-dedans, je dois seulement défendre ou soutenir le bonheur de mon fils. On m’a convoquée. Eh bien ! si l’on a à me parler, qu’on me parle. Si, au contraire, l’on me demande de m’effaccr, je m’effacerai. Vous voyez bien, Madame, que, jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas de trop.

PHILIPPE, (à sa mère.)

Laisse mon père et Madame discuter seuls, comme il convient, et hors de ta présence.

MADAME LEVASSEUR.

Non. Moi non plus je ne suis pas de trop, que je sache ! Il se débat ici des choses qui touchent à mon foyer. Puisque vous le prenez sur ce ton, défendons chacun ce que nous avons à défendre, moi le respeot de la famille et vous…

JEANNE.

Moi le bonheur d’un pauvre enfant qui revient de la guerre !