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LE SOLDAT, (l’interrompant.)

Je vous demande pardon… Je ne m’attendais pas à me trouver en présence de tant de personnes. Ça me gêne un peu !

LEVASSEUR.

Je vous en prie. Ne craignez pas d’avoir devant vous un auditoire insuffisamment pénétré…

LE SOLDAT.

Je n’ai pas cette crainte… non… Mais ce que j’ai à dire s’entend mieux d’homme à homme et seul à seul…

LEVASSEUR.

Qu’à cela ne tienne… Je comprends votre sentiment.

LE SOLDAT.

Mon désir, du moins…

LEVASSEUR.

Et ma femme et mon fils ne s’en formaliseront pas. Ils vont se retirer, puisque vous le souhaitez ainsi.

LE SOLDAT.

Vous m’excuserez, Madame.

MADAME LEVASSEUR.

Vous n’avez pas à vous excuser. Cette entrevue particulière est tout à fait de circonstance. Vous désirez qu’elle ait ce caractère et peut-être avez-vous raison. Viens-tu, Philippe ?

PHILIPPE, (s’avançant vers le soldat.)

Monsieur… permettez que je vous serre la main. C’est toujours un honneur pour ceux qui n’ont