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JEANNE, (avec un geste vague.)

Bah ! que veux-tu que ça me fasse ! Je n’ai plus besoin de confort ! au contraire, il faut que je travaille ! sans quoi je mourrais ! Ce qui m’intéressait dans la vie, c’était l’avenir de Paul, le ménage qu’il se serait créé… Tiens, il connaissait une jeune fille du quartier… la fille d’une quincaillière… au coin de la rue où nous habitons, près…

(Entre brusquement un jeune homme très élégant sous son costume militaire, impeccable, sanglé de cuir.)


Scène III


Les Mêmes, PHILIPPE

PHILIPPE.

Je te demande pardon, papa… Tu as quelqu’un, mais j’ai absolument besoin de te parler une minute… ça presse, c’est important.

LEVASSEUR, (vivement.)

Pas maintenant, pas maintenant ! Je suis occupé, tu vois bien !

PHILIPPE, (saluant.)

Madame, je vous demande pardon. Une minute… Il faut absolument que tu donnes un coup de téléphone… Écoute… je…

LEVASSEUR.

Non, non, non ! je te prie de me laisser !… Voyons, qu’on ne me dérange pas !… Attends que j’aie terminé, s’il te plaît. Je t’appellerai quand je serai seul.