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GABRIEL.

Quoi donc ?

JEANNE.

Est-ce que tu permets que je t’embrasse !

GABRIEL.

Mais voyons, pourquoi pas ?

JEANNE.

Merci. (Elle lui saute au cou.) Ah ! ça ravigote tout de même. Tiens, pendant que j’y pense, car j’oublierais tout à l’heure… À côté des brassières, là, j’ai repassé un mouchoir à toi.

GABRIEL.

Un mouchoir ?

JEANNE.

Oui, un mouchoir que je t’avais pris dans la poche de ton veston, pour pleurer… un jour où nous avions eu une petite scène de rien du tout… Tu te souviens… il y a trois semaines… Madame Levasseur a pu s’apercevoir qu’il manquait. Elle tient si bien le compte du linge ! Tiens, tu le remettras dans ton armoire, sous les autres… (Elle lui tend le mouchoir.) Au fait, je ne t’ai pas demandé… Monsieur et Madame Levasseur vont bien ?

GABRIEL.

Oui, très bien, je te remercie… Dieu ! qu’il fait chaud, ici. Ne pourrais-tu pas ouvrir un peu la fenêtre ?… Ça pue le nouveau-né !

JEANNE.

C’est vrai. Tu n’y es pas habitué.

(Elle va ouvrir la fenêtre.)