Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et il s’en paie de pioncer jusqu’à Marseille ! Alors, vous allez vraiment reprendre votre ouvrage ?

JEANNE.

Dans une huitaine… Il n’y aura plus d’inconvénient… D’ici là je travaille pour mon compte… Il y avait du retard dans mon ménage… Ce que j’ai à réparer !

MADAME CHAPARD.

Et dites voir un peu… Chez les gens dont je vous avais causé vous gagneriez trois francs par jour et nourrie.

JEANNE.

Merci. Là où je travaille, j’ai deux francs. Mais si je peux, j’y retournerai encore. L’habitude, n’est-ce pas ?…

MADAME CHAPARD.

Vous n’y travaillez pas toute la semaine ?

JEANNE.

Non, quatre jours seulement.

MADAME CHAPARD.

Eh bien ! vous pourriez vous arranger.

JEANNE.

Oui, si ces personnes n’ont besoin de moi que deux jours par semaine. On pourrait voir…

MADAME CHAPARD, (haussant les épaules et s’asseyant à la table pendant que Jeanne prépare tout ce qu’il faut pour sa lessive.)

Avec cette frimousse et à votre âge, s’être laissé pincer bêtement… Et un sans pognon encore, peut-être ?… Qu’est-ce qui vous a fait ça ?… Un larbin ? Je parie que c’est un larbin de grande