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JEANNE.

Oh ! ce n’est pas la question religion. Mais j’ai été, en effet, chez des Sœurs quand j’étais petite et j’ai gardé un bon souvenir de leurs soins.

LE DOCTEUR.

Pour l’instant, je ne connais pas d’établissement analogue. En tout cas, ça viendra un jour prochain.

JEANNE.

Pourquoi ?

LE DOCTEUR.

Mais parce que la maternité est toujours respectable et que le Seigneur n’a maudit un figuier que parce qu’il ressemblait à une jeune fille !

JEANNE.

Oh ! alors…

LE DOCTEUR, (riant.)

Comme vous dites : « Oh ! alors… » ! (Il se lève.) Une cuillerée à café toutes les trois heures de cette potion, pendant deux jours. Le lendemain, ne lui donnez pas le sein. Donnez-lui seulement un peu d’eau sucrée. C’est moins que rien, ne vous inquiétez pas, vous en ferez un superbe petit bonhomme. Alors, à la semaine prochaine. Et je vais m’informer auprès de la direction Sommier.

JEANNE.

Merci beaucoup. Combien vous dois-je, docteur ?

LE DOCTEUR.

Trois francs.

JEANNE.

Voilà. Merci de bien vouloir vous occuper de