Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DON JUAN.

Don Juan n’avait plus de proches parents, mais son oncle, le marquis de San-Ibanez, à Séville, me paraît avoir qualité pour recevoir le funèbre dépôt.

NUNEZ.

Écrivez, chapelain.

(Le chapelain tire son écritoire.)
DON JUAN, (dictant.)

« Le marquis de San-Ibanez, à Madrid, rue Mayor. »

NUNEZ.

Ces choses seront faites exactement comme vous le désirez. Monsieur.

DON JUAN.

Il ne me reste plus qu’à vous demander l’autorisation de prendre les divers objets qu’il avait coutume de porter sur lui.

UN ÉCUYER.

Il y a une amulette, des boucles d’oreille et à la main une bague…

DON JUAN.

Une bague avec, sur le chaton, une inscription ?

NUNEZ, (lisant l’inscription de la bague qu’on lui passe.)

« L’amour… »

DON JUAN, (de mémoire.)

« C’est la guerre… »

NUNEZ, (après un petit rire triomphant et réprimé.)

Exactement ! Ces bijoux vont vous être remis.