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BARNAC.

Si vous assistiez à notre entretien, vous seriez bien étonnée… stupéfaite même… Je sais où je vais et ne sors jamais du cadre que je me suis imposé… Les gens vous croient toujours plus bête que méchant.

MADEMOISELLE MOREL.

Je vous ai entendu dire : « À l’heure actuelle, elle doit souffrir ! »

BARNAC.

J’abomine la souffrance, d’où qu’elle vienne.

MADEMOISELLE MOREL.

Dans ce cas, vous devriez bien penser à celle que vous faites naître chez les autres.

BARNAC.

Si vous êtes sincère, pardonnez-moi.

MADEMOISELLE MOREL, (allant à lui sur un ton de prière.)

Ne recevez pas cette femme.

BARNAC.

Je regrette…

MADEMOISELLE MOREL.

Si j’insiste de toute ma prière ?…

BARNAC.

Ma résolution n’en sera pas modifiée. Excusez-moi : ce que vous demandez est impossible.

MADEMOISELLE MOREL, (se levant et mettant froidement son chapeau.)

Adieu, mon ami… Vous perdez une affection