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MARTHE.

Eh bien ! attends une minute… Veux-tu un peu de thé ? Je t’ai fait préparer quelques gâteaux… Tu verras, ceux-là sont excellents… C’est une spécialité… J’ai pensé que tu aurais faim.

BARNAC, (prenant des papiers dans la poche intérieure du pardessus qu’il vient d’enlever.)

Non… Je désire même ne pas être dérangé. J’ai hâte de te lire la chose…

MARTHE.

Et moi aussi j’ai hâte de l’entendre, tu imagines !… Rien ne me passionne plus !… J’écoute…

(Elle lui envoie un baiser de loin.)
BARNAC.

Nous allons faire un peu de mise en scène… Un fauteuil là… La chaise longue où elle est… Allonge-toi… (Il pousse un fauteuil au milieu.) Tu es allongée à l’entrée…

(Elle obéit intéressée.)
MARTHE.

Vraiment, tu vas faire déjà de la mise en scène ?

BARNAC.

Oh ! esquisser !… Pour avoir un point d’appui, pour que ce soit plus vivant. Toi, tu liras ton rôle…

MARTHE.

Je m’y reconnaîtrai ? Au crayon ?

BARNAC.

Très bien… Je te passerai les feuillets l’un après l’autre.