Ma soumission, depuis un mois que tu as daigné me remarquer, doit te prouver suffisamment que je ne m’illusionne pas là-dessus. Sois tranquille, ce n’est pas parce que j’ai franchi un jour cette porte par curiosité, et par hasard, que je romprai pour cela le secret… la limite que tu m’as assignée…
Oh !… le secret ?… Voilà l’inquiétude quotidienne… le mot à la fois rassurant et torturant. Le secret ?… Est-ce bien vrai, au moins ? Cette bouche ne s’est-elle jamais vantée de ce qu’elle a reçu ?…
Sois rassurée, complètement rassurée.
Je frémis toujours… oh ! pas pour moi, grand Dieu… (Avec colère.) Il m’arriverait une bonne catastrophe de ce genre que je ne l’aurais pas volée, Dieu non ! C’est qu’il y aurait une justice ! (Soupir.) Mais… l’idée qu’il pourrait éprouver une peine !… Et celle-là serait si grande, si désolante… Ce serait si injuste qu’elle lui arrive à lui !… Voyons, quand tu es chez Gaumont ou Pathé, quand tu tournes avec des acteurs, qui, malgré tout, me connaissent ?… Des vantardises stupides, peut-être ?… Hein ?…
Au ciné, dans le travail, il n’existe aucune intimité. Ce n’est pas comme au théâtre… On ne se parle avec un peu de laisser-aller qu’en wagon…