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aise ! (Maintenant, très froide et gourmée.) Alors, vis-à-vis de Barnac ? Que faudra-t-il lui dire à propos de la console ?

JALLIGNY, (s’inclinant.)

Que les Malloire ont vendu cet objet depuis longtemps et que j’en suis au regret. Adieu, Madame.

MARTHE.

Bonsoir, Monsieur !

(Il sort.)


Scène IV


MARTHE, seule, puis AUBIN

MARTHE.

La brute !… Quel goujat !… (Elle maugrée, va à la glace et arrange ses cheveux.) Il m’a toute décoiffée !… Eh bien ! ma fille, joli début de journée !… (À bout de nerfs, prête aux sanglots nerveux.) Oh ! vivement rentrer chez soi… Un costume tailleur… et deux heures de footing !… (Elle va sortir, puis se ravise.) Non… Je ne peux pas, tout de même ! (Elle cherche de l’œil une diversion pour apaiser son agitation qui se traduit par des pianotements de doigts. Son regard rencontre le téléphone. Hésitation. Puis elle se décide.) Allô !… Central 32-88. (Silence. Après le temps nécessaire et baissant le ton.) Allô !… C’est vous, Marie ? Monsieur est-il chez lui ? (Elle attend et surveille la porte du regard.) Oui, c’est moi… Non, il n’y a rien… mais non, rien, absolument… Je téléphonais, histoire de me détendre un peu les nerfs… Je viens de subir deux visites destinées à Barnac… ouf !… Quel paquet !… Oui,