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c’est malgré tout le cadre… Si vous y consentez je pourrais vous donner quelques conseils… Je ne m’occupe de bibelots que par dilettantisme… mais parfois, je vois passer, en raison de mes relations, des choses admirables. Je suis le ramasseur de beautés perdues !

(Il a prononcé cette phrase-cliché comme s’il l’improvisait.)
MARTHE.

Personne ne l’ignore.

JALLIGNY.

Nous pourrions ébaucher ce projet à nous deux, si vous voulez… (Il s’accoude au fauteuil dans lequel Marthe est assise.) Avez-vous toujours votre petite maison d’Asnières ?

MARTHE.

Toujours. Une cahute.

JALLIGNY.

Pour la peine que vous prendrez à mettre cette chambre au point, chère amie, je m’engage à vous faire profiter de certaines occasions… et vous verriez se meubler votre maison de campagne (Avec intention.) absolument pour rien… d’une façon féerique… Vous savez que je crois aux fées !

MARTHE.

Meublée… à titre gracieux, si je saisis bien ?

JALLIGNY.

Complètement.

MARTHE, (riant.)

Ma commission, quoi ? Merci. C’est trop… Je ne mange pas de ce pain-là !