Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coup mieux cette solution que celle de consigner ma porte…

MARTHE.

Entendu ! Je serai là à une heure et demie tapant et je resterai jusqu’à sept heures ; après quoi, j’irai te chercher à la gare et on reviendra manger notre soupe dans la même écuelle… Miss m’a donné une friction de cheveux. J’ai trouvé une eau de Cologne qui sent rudement bon… Sens comme je sens bon…

(D’un coup de main elle éparpille ses cheveux et les fourre en touffe sous le nez de Barnac.)
MADEMOISELLE TIGRAINE, (rentre et revient à la table de travail.)

Qu’est-ce que je dois faire ?… Le courrier ?…

MARTHE.

Tu n’as pas travaillé du tout à la pièce ?…

BARNAC, (évasif.)

Pas eu le temps…

MARTHE.

Mais c’est très vilain ça, coco ?… Depuis que Mademoiselle Tigraine est là, tu n’as pas dicté un mot ?

BARNAC.

Pas un.

MARTHE.

À quoi pense le coco ?… C’est un fou !… Eh ! bien, tu vas t’y mettre ! Tu as une bonne heure devant toi… Oh ! je ne te dérangerai pas… Je me fourrerai dans mon petit coin… tu ne m’entendras pas respirer… Ou bien, non… quand tu vas être assis confortablement, là-dessus (Elle le fait asseoir sur un fauteuil à côté de la petite table du milieu.)