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BARNAC.

Préfères-tu, vraiment, que l’on sache que tu t’appelles Anaïs de Puchéric, que tu es une noble parente à moi, dans la dèche, que j’ai fait venir de Carcassonne, de Carcassonne !… à seule fin de te donner Marthon à garder ?… Si tu exiges que tout Paris s’amuse de cette anecdote, soit, mais que diront tes aïeux carcassonnais ?

MISS.

Non… Seulement je trouve que le rôle d’amie, d’amie intime de Marthe, aurait dû être conservé avec tact, comme tu me l’avais promis.

BARNAC.

Mais, ma pauvre Anaïs, quel rôle invraisemblable !… Je ne suis pas responsable de ce surnom.

MISS.

Non, en effet… Tout-Paris l’a trouvé !

BARNAC.

Et rassure-toi. Si quelqu’un apparaît ridicule dans cette histoire, ce n’est pas toi… c’est moi… ce qui me laisse d’ailleurs parfaitement indifîérent !… Au fait, il me semble que tu t’émancipes bien, et que, suivant le mot consacré par le dictionnaire académique, tu te dessales étrangement dans la grande vie parisienne… Tes toilettes acquièrent du chic… Tu te coiffes à la mode… Cette soif d’égards n’indiquerait-elle pas quelque flirt en eau trouble ?…

MISS, (bougonnant.)

Allons, ne me charrie pas, par-dessus le marché.