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GERMAINE.

C’est un soldat.

GINETTE.

Qu’il s’adresse à l’ambulance !… Je ne reçois pas ici…

GERMAINE.

C’est justement un soldat de l’ambulance… Il dit qu’il part pour le front…

MADEMOISELLE TINAYRE, (se levant froidement.)

Je vous salue bien, Mademoiselle…

GINETTE.

Moi de même. Dès que la réponse me parviendra, je vous la transmettrai. Mes respects à Madame votre sœur. Accompagnez et faites entrer.

(Elle reste seule, enferme son violon dans la boîte.)


Scène VI


GINETTE, RENAUDIN

GINETTE, (le reconnaissant.)

Qu’est-ce qu’il y a ?

RENAUDIN, (hésitant, embarrassé.)

Je vous demande pardon, Mademoiselle, de m’être permis de venir chez vous, c’est incorrect ; mais, tout à l’heure, dans le brouhaha, vous avez été appelée par la directrice et Mademoiselle Desmouillère au moment où je vous disais adieu. Alors ça m’a paru un peu court. Je voulais vous remettre quelque chose d’important, oh !… pour moi, pour moi seulement… Il y avait du monde, je n’ai pas osé… Je me suis permis de venir jusqu’ici… J’ai eu tort !… Vous n’êtes pas fâchée ?…