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mangé six tranches de saucisson, ou douze… (Un temps.) Ou vingt-quatre !…

(Germaine agacée sort. Ginette reste seule et, manches retroussées, se met avec ardeur à jouer du violon. Au bout de quelques instants, Germaine revient.)
GERMAINE, (radieuse.)

C’est la voisine, Mademoiselle Tinayre, qui veut dire un mot pressé à Mademoiselle !

GINETTE.

La vieille ! qu’elle entre !… Tiens, pourquoi riez-vous ?…

(Germaine sort. Quelques secondes après, Mademoiselle Tinayre entre. Ginette s’interrompt de jouer.)


Scène V


GINETTE, MADEMOISELLE TINAYRE

MADEMOISELLE TINAYRE.

Je vous demande pardon d’interrompre votre concert, Mademoiselle.

GINETTE.

Je vous en prie !

MADEMOISELLE TINAYRE.

Mais je me permets de venir vous trouver de la part aussi de ma sœur. Vous êtes une personne de grand mérite, nous savons le bien qu’il faut penser de vous, mais je vous assure qu’il y a des circonstances où certaines distractions prennent un aspect singulièrement déplacé ! Deux fois, je vous ai écrit à ce sujet.

GINETTE.

Mon Dieu ! quand je reviens de l’ambulance,