Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doivent garder leur bande pendant quelques jours !… Je désire qu’on ne feuillette pas… Et puis, spécifiez aussi que j’ai mis dans le « Vient de paraître » en très gros caractères, « Édition des Cahiers bleus »… je serais reconnaissant à chacun de ces messieurs d’expliquer au public que c’est la première fois qu’il sort de nos presses autre chose que le journal… mais bien que nous comptions devenir à partir de ce jour une maison d’éditions, nous ne publierons que les oeuvres de nos collaborateurs ; qu’on le sache bien !… J’édite moi-même. Prenez avec vous quelques membres de la ligue : trois ou quatre. (Gibert à Wheil qui entre et en raccrochant le récepteur.) Eh bien ?

WHEIL.

Terrible !… C’est effrayant !

GIBERT.

Tant que ça ?…

WHEIL.

C’est-à-dire qu’il ne s’en relèvera pas !… Ah ! vous êtes un fier bonhomme ! Et passez-moi le mot, quel toupet !… c’est admirable d’ailleurs le chapitre que je viens de lire où vous justifiez le titre Lascar le Juste !… c’est d’un tragi-comique !

GIBERT.

Mon cher, vous fuyez, je ne vous ai pas pris en traître, je vous ai appelé, je vous ai mis le volume entre les mains. Je vous ai dit : Jetez-moi les yeux là-dessus… c’est le volume qui va démolir définitivement votre ancien ami Dartès. Étant donné vos relations, cette espèce d’indulgence inexplicable que vous avez toujours eue pour lui, c’est à vous seul de décider si vous voulez me consacrer un article de tête dans le Français… Notez que je ne demande pas votre propre signature !