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RENÉE, (qui l’a suivi, pousse un vrai hurlement de douleur.)

Ah !… j’ai entendu… Il le savait, lui aussi… il le savait !

DARTÈS, (se précipitant sur sa femme.)

Va-t’en d’ici ou je te tue !… Ah ! j’étais bien sûr que tu en arriverais là un jour !…

MADAME DARTÈS.

Pourquoi as-tu voulu m’arracher ma fille ?… Tu l’as captée ! Tu l’as dressée contre moi !

DARTÈS.

Dehors !…

(Il la pousse vers la porte, comme s’il avait peur de l’étrangler sur place.)
MADAME DARTÈS.

Tôt ou tard, c’est à moi qu’elle reviendra… Oui, c’est à ta mère que tu reviendras, Renée !…

DARTÈS.

Mais va-t’en donc !… Tu ne vois donc pas que je vais t’étrangler comme une bête !…

MADAME DARTÈS.

Renée, c’est à moi que tu reviendras, Renée, retiens ce cri-là… retiens ma voix… à moi… à moi…

(Dartès l’a jetée dehors. Il ferme la porte sur cette clameur.)